Jeudi 4 octobre 2007 à 20:12

 Open Bar. Les gens arrivent, passent commande, vont s'asseoir sur des tabourets, fauteuils et commencent à engager les conversations. Ca parle de travail, de patron excédés, vraiment mauvais, de secrétaires pas mal roulées du tout. Mais on entend aussi parler de la famille, de l'enfant qui ne va pas tarder à venir, de ceux qui font leur crise d'adolescence et de ceux qui vont entrer dans la vie active. Les femmes sortent sans leurs maris et ça balance pas mal. Les maris sortent sans leurs femmes, et ça commente la serveuse qui passe.
 Je m'installe, découvre le piano et tourne les pages de la partition. Soudain, une jeune femme s'avance, me tendant un paquet à la main. Je lève les yeux sur elle, puis sur le paquet, et vois une jolie portée sur la pochette. Une partition. Un morceau qui lui tient à coeur, et qu'elle voudrait entendre. Ses yeux humides dégagent une profonde tristesse, et je ne peux m'empêcher de lui accorder cette faveur. Elle me regarde, me lance un sourire en guise de remerciement et retourne s'asseoir auprès des ses amies. Mes yeux glissent sur la partition, et mes mains s'élancent. Cette musique... Tristement belle, envoûtante même. Un grand silence se fait. Un bruit seulement raisonne : ce sont les pleurs de cette jeune femme qui tombent sur le sol. La musique, elle, suit son cours.
 La soirée se termine, les yeux se ferment, les tables se vident. La jeune femme s'approche à nouveau vers moi. Je lui tends la partition mais elle le repousse de sa main tremblante. Stupéfaite. Elle me dit alors que son plaisir était de l'écouter, maintenant qu'elle avait pu le faire, elle n'avait plus besoin de la conserver. Puis elle s'est retournée et à rejoint ses amies dehors.
 Partition Inconnue, donné par Jane Doe. Ce que ce morceau représentait pour elle ? Mystère. Mais je sais une chose : à chaque fois que je l'écoute, j'entends ce bruit qui résonne, encore, et enco[re]...

Mardi 2 octobre 2007 à 20:17

"Ce qu'un homme possède réellement est ce qui est en lui. Ce qui lui est extérieur ne devrait pas avoir la moindre importance."
Oscar Wilde


Lundi 1er octobre 2007 à 19:44

 Dehors, il pleut. Pourtant, la météo avait annoncé un beau temps sur bordeaux aujourd'hui. Faut jamais écouter la météo d'façon. Les gens se pressent dans le bar, ils cherchent juste un abris le temps que l'averse s'arrête. Puis ils passeront leur route, avec un air en tête, une chanson de passage, un petit souvenir, juste une trace dans les mémoires. Jusqu'à quand seulement s'en souviendront-ils ? Cette mélodie aura-t-elle toujours le même son, la même rythmique ? Et les sensations ressentis alors seront-elles les mêmes ?
 Les cafés et chocolats chauds embrument la salle et les esprits. Une frénésie me gagne alors, le piano s'emballe sous mes doigts. Un large sourire se dessine sur mon visage. Malgrè ce temps, c'est une bonne journée qui se profile.
 La nuit tombe, le bar se vide, et mes mains engourdis passe un dernier coup de chiffon sur les tables. Deux-trois chaises à remettre en place, un bilan et je ferme tout : volet clos, portes verrouillées, je rentre chez moi. C'est une bonne journée qui se ter[mi]ne.


 

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast