Là, assise au comptoir, je contemple et me laisse emporter. Par les gens. Par la musique. Des bribes de discussions complètent cette douce mélodie. Paroles, des paroles, des paroles. C'est le chant de vos vies. De la vie rêvée. Du rêve d'une nuit. Qui s'évapore dès que la porte se referme, emportant sur son passage [la] mélodie d'un bonheur. Passagé.
Le froid recommence à s'installer. A l'intérieur. Est-ce pour ça que je ré-ouvre ce Piano-Bar ? Au fond, peut importe. Le bar est vide, les portes closes, les machines à cafés n'ont pas fonctionné depuis un certains temps déjà. Et me revoilà. Face à lui. Sous le léger drap qui le recouvre, je peux sentir son corps. Froid. Je frissonne de le découvrir. Je l'effleure et fait tomber son mentaux. Instant figé dans le silence. Le petit tabouret est en place. Je prends place. La main droite joue les successions de notes simples, la gauche les accords. Je reprends la main sur lui. Le corps toujours froid mais le cœur chaud. Entre accord et désaccord. Chacun à repris sa place.
« And the show must go on »
Ladies and Gentleman,
Mon Piano-Bar est à nouveau ouvert.